Cette petite abeille porte le nom de Maya, Petite oui mais espiègle Maya...Qui n'a vraiment peur de rien. Qui suit toujours son chemin...

chapitre 1 : les déboires amoureux d'une jeune femme naïve et complètement stupide
Pour vous épargner un ennui inutile, je vous passerais les premières années de ma vie, plus que banales et peu intéressantes. La seule chose que je vous dirais, c'est que je suis née un 14 Février 1985, dans la charmante petite ville de Leeds en Angleterre. Eh non, je ne plaisante pas. Je suis bel et bien née un 14 février. Pour ma mère, grande romantique dans l'âme, le jour de ma naissance est un signe, un signe que ma vie se devait d'être placée sous le signe de l'amour, du grand amour. Désireuse de respecter la volonté de cette étoile sous laquelle j'étais née, elle me gave de contes de fées et autre histoires d'amour, me faisant croire au prince charmant qui viendrait apporter du piment à ma misérable existence comme pour cette chère Cendrillon ou cette flippante Blanche Neige.
Si je vous raconte tout ça, c'est parce que ce petit détail, ce choix d'éducation pourtant si commun pour un bon nombre de petites filles, jouera un rôle important dans les événements à venir !

Ma scolarité se déroule de la façon la plus normale possible pour une bonne élève comme moi. Mais malgré mes excellents résultats, je sais pertinemment que je ne suis pas faite pour l'école. Je suis bien plus intéressée par ce qui se passe dans les magazines ou dans les grandes maisons de haute couture que par la racine carrée de Pi. Malgré cette constatation, je me lance dans des études de littérature pour faire plaisir à mes parents. Tout se passe bien, assiduité et rigueur oblige, mais je m'ennui terriblement.
C'est dans cette monotonie que Logan a fait son apparition dans ma vie. Ce beau jeune homme à l'accent du bout du monde m'avait très clairement fait du rentre dedans dans un café non loin du campus. Je tombe immédiatement dans ses filets, me laissant séduire par ce prince charmant venu d'Australie. Captive de cette passion dévorante, je délaisse petit à petit mes études, me lançant à corps perdu dans cette histoire d'amour. C'est donc tout naturellement qu'en apprenant que Logan devait rentrer chez lui à Melbourne, je prends une grande décision : tout plaquer pour partir avec lui, brisant alors le coeur de ma pauvre maman.

chapitre 2 : je dois tenir d'un ballon pour rebondir autant !

Me voilà à Melbourne depuis trois semaines maintenant, et tout ne se passe pas vraiment comme je l'avais prévu. La jeune femme, qui pleure toute seule à cette table de restaurant, c'est moi. Adieu le sourire radieux et tous les beaux projets. Logan vient de me plaquer. "On n'a pas la même façon de voir la vie Maya" m'a-t-il dit. Pas la même façon de voir la vie ? Il n'aurait pas pu s'en rendre compte avant que j'abandonne mes études, ma famille et tout ce que je connaissais, pour choisir de vivre ma vie à sa façon ?
C'est la catastrophe. Ma robe rouge est couverte de petites taches brunes et mes joues d'ordinaire légèrement rosées sont couvertes de traînées sombre. Et dire que je croyais qu'il s'apprêtait à demander ma main...stupide et naïve petite fille ! Je n'ai qu'une seule envie : me précipiter dans les bras de maman pour qu'elle me console. Mais c'est impossible car je suis en Australie et elle, à la maison. Quand bien même elle aurait été ici, comment aurais-je osé l'appeler à l'aide ? J'avais décidé de partir contre son avis, et ce, malgré ses nombreuses supplications. Elle n'accepterait jamais que je rentre comme ça, pas après que je l'ai tant fais souffrir.

C'est un serveur qui me fait remarquer qu'après avoir passé la soirée à pleurer, il était à présent temps pour moi de partir car le restaurant allait fermer...la honte! Dans mon malheur, ce charmant serveur m'annonce qu'une de ses collègues ayant quitté son poste le matin même, je pouvais postuler si je voulais. Voilà comment je me suis retrouvée serveuse dans un restaurant à Melbourne, sans aucune idée de ce qui viendrait après. Je rejoins la coloc des serveurs et commence tant bien que mal ma petite vie australienne.

Dans mon temps libre, mon carnet de dessin ne me quitte pas. C'est un secret que je garde depuis l'adolescence de crainte que l'on ne me comprenne pas ou qu'on se moque de mon travail, mais je dessine. Je dessine beaucoup. Ca a commencé par des paysages, puis des visages, puis des silhouettes que j'ai rapidement commencé à couvrir de vêtements sortis tout droit de mon imagination. Étrangement, il semblerait qu'une vie triste et totalement insatisfaisante soit une excellente source d'inspiration car mes croquis n'ont jamais été aussi nombreux et aussi bons.

Je pense naïvement que les choses vont s'arranger, que, malgré la délicatesse de ma situation, je suis sur la bonne voie, mais un coup de fil de mon banquier annonce la survenue d'autre problèmes bien plus importants… du moins je le crois.


chapitre 3 : un second prince charmant ? Mais ça ne s'est jamais fait ça chez Disney !

Installée dans le bureau de mon banquier, je triture mes doigts dans tous les sens, consciente que mes finances ont de quoi l'inquiéter un brin. Malgré mon travail - qui ne paye pas beaucoup -, j'ai des dépenses, beaucoup de dépenses. Je dois encore rembourser mon billet d'avion jusqu'ici et surtout, le prêt étudiant que j'ai dû contracter pour cette seule et unique année de fac de littérature. Encore une brillante décision prise par Maya Weaver ! Mr Cole, grand brun trentenaire, étrangement charismatique, tapote des choses sur son clavier et regarde son écran d'un air inquiet et légèrement réprobateur, ce qui ne me rassure en rien.
- Est-ce que... je commence la voix tremblotante, avant de tenter de me ressaisir et de reprendre Est-ce que j'ai des problèmes ?
Conscient de l'état de tension dans lequel je me trouvais alors, Mr Cole lève les yeux de son écran, afin de les poser sur moi, me gratifiant alors d'un regard étrangement chaleureux
- Les choses ne sont pas au mieux Miss Weaver, mais rien que l'on ne puisse régler !
Ses lèvres fines s'étirent en un sourire qui se veut rassurant et pour la première fois, je remarque le bleu de ses yeux et cette petite lueur difficile à expliquer...déroutant. Il me parle et je l'écoute comme la petite fille qui a fait une bêtise que je suis, buvant la moindre de ses paroles sans oser ouvrir la bouche. Il cherche à être rassuré quant à mes rentrées d'argent futures, mais ne l'est pas vraiment quand je lui explique ma situation
- C'est donc du royaume de la reine que vous tenez ce si charmant accent ? J'avoue que j'ai du mal à comprendre comment ce garçon a pu vous laisser tomber...
Oui. Aller savoir pourquoi, quand ce fut mon tour de parler, je lui avait entièrement déballer tous mes déboires, comme si j'espérais qu'il me trouverait une solution magique pour me sortir de tout ça. Mes joues s'empourprent en entendant ce compliment, ce qu'il remarque sans peine et qui semble l'amuser grandement.
Il me donne des conseils et me parle des quelques solutions financières qui s'offrent à moi, avant que notre entretien ne se termine. Il contourne son bureau afin de me raccompagner vers la sortie, pendant que j'attrape mon sac à main. Ce dernier me glisse des mains, tombant mollement aux pieds de Mr Cole, alors que mon carnet de dessin s'en échappe, ainsi que quelques-uns de mes croquis.
- Mince ! Pardon ! Je m'empresse de ramasser mon bien, mais il est plus rapide que moi. Son regard se promène sur mes croquis alors que je me décompose
- Oh non, ne...ne regardez pas ça, c'est...c'est pas vraiment fini... Je balbutie, espérant qu'il me tendrait gentiment mes dessins et qu'il ne chercherait pas à en savoir plus, en vain.
- C'est...c'est vous qui avez fait ça ?! Plus gênée que jamais, je détourne le regard, alors que je mordille légèrement l'intérieur de mes joues, comme je le faisais à chaque fois que j'étais nerveuse ou contrariée, avant de hocher légèrement la tête.
- Mais c'est génial ! S'écrit-il alors. Face à une réaction si spontanée, je replace mon regard sur lui, remarquant alors qu'il avait l'air sincère. Voilà. Il n'en fallut pas plus pour que la solution miracle que j'attendais me tombe dessus.

chapitre 4 : et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants...mon oeil !

Les années ont passées et mes problèmes d'argent sont définitivement loin derrière moi. J'aimerais beaucoup dire que tous mes problèmes sont terminés, mais pour dire une telle chose, il faudrait que je sois une princesse de chez Disney...or, je ne suis pas une princesse Disney !
Owen, mon merveilleux banquier, totalement sous le charme de mes croquis - et de mes beaux yeux - m'a poussé et aidé à me faire connaitre. J'ai alors commencé un blog sur lequel je pouvais partager mes créations. J'ai pris quelques cours de couture et de stylisme histoire de donner vie à mes dessins et c'est avec un plaisir sans nom que j'ai vu de plus en plus de personne suivre et apprécier mon travail. Six mois à peine après notre rencontre, Owen demande ma main et, totalement séduite par ce super héros, ce chevalier en armure des temps modernes, j'accepte sa demande. Me voilà devenue Madame Maya Cole, jeune styliste pleine d'avenir. Je suis rapidement contactée par de petites marques locales qui veulent travailler avec moi et mon petit blog laisse place à une petite entreprise florissante : "BeeWear". Owen quitte son travail et devient mon conseiller financer. Il s'occupe des affaires et je m'occupe de la création. Tout va bien dans le meilleur des mondes.
J'ai tout pour être heureuse me direz-vous. Eh bien non, pas du tout. L'admiration que je porte à mon mari ne suffit rapidement plus à sceller notre couple. Je comprends rapidement qu'il ne voit en moi qu'une machine à profit. Son regard sur moi change : il est toujours affectueux et attentionné, mais dans le seul but de continuer à me voir travailler aussi bien que je le faisais au départ…on est loin, très loin du conte de fées.
Je m'endurcie pour faire face au monde des affaires et perd un peu de ma candeur initiale à la demande d'Owen
- Tu n'y arrivera jamais si tu reste si naïve Maya ! Grandit un peu !
Voilà qui était chose faite. Adieux les grands sourires et les yeux pétillants face à ce monde plein de perspectives et bonjour la mine boudeuse et le regard froid. J'observe, je détail, j'apprends à discerner ceux qui me veulent du bien et ceux qui n'en veulent qu'à mon argent : je deviens la plus parfaite des femmes d'affaire, dirigeant mes employées dans toutes mes succursales d'une main de maître.

Cela fait maintenant un peu plus de neuf ans que je suis mariée et je suis plus seule que jamais. Owen voit d'autres femmes dans mon dos, c'est une évidence mais ce n'est pas ce qui me blesse le plus. Non ce qui me blesse le plus c'est la comédie qu'il me joue à chaque fois qu'il me voit, me traitant comme une gamine de 15 ans qu'il doit flatter pour en tirer ce qu'il veut. Je suis sa poule aux oeufs d'or alors il fera tout pour me garder, qu'il m'aime ou pas.
Malgré mes déboires, j'attends encore et toujours ce petit quelque chose qui donnera un peu de piment à ma vie. Qui sait, il est peut-être plus proche que je ne le pense...