Alexander - La Vodka et moi, on est super pote !

Moscou – Avril 1990
« Maman, il est où Papa ? » Voilà l’une des questions que j’ai dû poser le plus dans ma vie. Être le fils d’un riche promoteur immobilier, inclus le fait de ne jamais voir son père – autre que sur un écran géant ou des dépliants. Je n’avais que deux ans à cette époque, et je ne comprenais pas encore dans quel monde je vivais. Comme vous l’aurez compris, ma famille est riche – à l’extrême. Mon père possède des hôtels de luxe aux quatre coins du globe, du coup, il voyage beaucoup, tout autant que ma mère qui est une célèbre mannequin. Je suis né en Russie, j’y ai fait mes premiers pas, dis mes premiers mots, mais aussi, pris mes premiers cours de tennis. Plus jeune, mon père était un grand joueur mais il n’a jamais réussi à percer dans le milieu… et comme pour vivre son rêve, il va revivre cette passion à travers mes progressions. A l’âge de huit ans, je fis la connaissance d’une jolie blonde nommée Maria Sharapova – aujourd’hui mondialement connue – elle avait un an de plus que moi, et pourtant nous adorions nous entraîner ensemble. Jusqu’à l’âge de 13 ans, je vivais sans me poser de question. J’avais appris à ne pas compter sur mes parents, j’avais assez de personnel pour assouvir le moindre de mes désirs. J’étais un enfant pourri gâté à qui mon père ne refusait rien.

Paris - Septembre 2003
Voilà à peine un mois que mon père avait décidé d’emménager en France. Il avait acheté plusieurs bâtiments dans la capitale française et comptait bien les transforme en hôtel de luxe. Ce projet s’étalait sur cinq années, alors il voulait que sa famille soit près de lui… mais il voulait surtout garder un œil sur mes entraînements de tennis. Il était bien décidé à me faire participer au tournoi de Rolland Garros junior. Mais avant cela, il a fallut que j’apprenne la langue. J’ai eu deux mois de cours intensif de français, mais malgré ma capacité à retenir rapidement, j’avais encore des lacunes à la rentrée. Faire ma rentrée scolaire dans un lycée français était une première pour moi, mais je n’eue aucun mal à m’intégrer. Je me fis rapidement des amis garçons, mais je remarquais que je ne laissais pas les filles indifférentes. Ici tout était différent dans la Russie, j’avais l’impression que la vie était plus facile. J’ai commencé à sortir avec une fille, puis finalement, une autre, et ainsi de suite. Je ne m’attachais à aucune d’elle, comme si c’était un jeu – tout comme le tennis. A chaque fois, je me disais que je pouvais avoir mieux… alors je les larguais sans aucune once de remords… enfin ça c’était avant qu’elle ne prenne un peu plus de place dans ma vie, chaque jour.

Paris – Décembre 2003
Déjà trois mois qu’Annabelle me donnait des cours de soutien, je n’étais pas un mauvais élève – mais la barrière de la langue faisait que je n’arrivais pas à tout assimiler en cours. La jolie brune faisait partie de ma bande de pote, mais nous n’avions pas forcément plus d’affinité que cela. Mais quand mon père a insisté pour que je prenne des cours, j’ai eu la surprise de l’avoir comme prof particulier. C’est vrai qu’Anna est intelligente, parfois je me demande comment elle fait pour connaître toutes ces choses. Nous avons commencé à passer de plus en plus de temps ensemble, que ce soit pour les cours, ou en soirée. Au final, on avait pas mal de point commun. Au fil du temps, nous avons apprit à nous connaître et cette jolie brune occupe le plupart de mes pensées.

Paris – Janvier 2004
La nouvelle année commençait à peine, j’avais organisé une méga-soirée dans l’appartement de luxe que mes parents louaient. Ils n’étaient même pas en France pour l’occasion, et me laissaient faire ce que je voulais… je n’avais même pas seize ans, enfin dans quelques mois. J’avais bien entendu invité toute ma bande de pote, et surtout Annabelle. J’avais prévu quelque chose ce soir, et cela faisait des jours que je me ressassais l’idée en tête. Au milieu de la soirée, l’une des filles de notre groupe – complètement bourré – se jeta sur moi et m’embrassa, j’aurais pu m’en foutre… mais j’avais vu qu’Annabelle avait vu la scène. Il fallait que je me rattrape, sinon ce que j’avais prévu pour la suite de la soirée, allait être gâché. Je suis donc aller la chercher, elle était assise sur un canapé et ne quittait pas son portable. J’ai du vraiment insister pour qu’elle me suive sur la piste de danse. Anna jouait la fille distante, je détestais quand elle faisait ça. Je voulais tout lui dire… mais j’avais la trouille ! C’était bien la première fois qu’une fille me faisait autant d’effet. Lorsque la musique s’était arrêté, elle m’avait filé entre les doigts… avant même que je ne puisse la retire, elle avait quitté la soirée. Je ne pouvais pas abandonné, pas maintenant ! Je l’ai suivi dans la rue, et c’est à ce moment précis que j’ai su qu’il fallait que je me jette à l’eau. Ce fut notre premier baiser, le premier janvier deux milles quatre… je ne l’oublierais jamais.

Paris (Tournoi de Roland Garros Junior) Mai 2005
« Papa, je te dis que je suis en forme ! Je vais le battre sans problème ! » Lâchais-je alors que je buvais mon jus d’orange. « Tu aurais dû te coucher plutôt ! Le tennis passe avant les filles, ce n’est qu’un amour de jeunesse, tu en verras d’autre ! » Rétorqua mon père qui ne s’était pas remis de la veille. J’étais rentré plus tard que prévu car je voulais assister au spectacle de danse d’Anna. Cela faisait un an et cinq mois que nous sortions ensemble, et je ne pouvais pas rater son spectacle de fin d’année, c’était important pour elle. Je n’ai jamais aimé une fille, comme j’ai aimé Annabelle… elle était devenue la personne la plus importante de ma vie… pour moi, c’était elle, et pas une autre. Je finirais ma vie avec elle, à cette époque… c’était ce que je me disais.

J’avais ramassé ma raquette, préparer mon sac de sport, et j’étais monté dans la limousine de mon père sans aucun mot. J’avais bien vu dans son regard qu’il n’appréciait pas ma relation avec Annabelle ; mais je m’en fichais pas mal ! Il n’avait aucun mot à dire sur ma relation… seulement il y a une chose à laquelle, je ne m’attendais pas en ce jour ; c’était de perdre. J’avais atteint la demi-finale, plus qu’un seul match et je serais en final…  seulement, je n’étais pas au maximum de mes performances et mon adversaire n’eu aucun mal à me faire sortir ! J’avais la rage, mais bien pire… j’allais devoir affronter le jugement de mon père. Il ne mâcha pas ses mots, et je fus interdit de sortie durant un mois.

Paris - Juin 2005
« Tu mens, je la connais ! Elle n’aurait jamais accepté de me quitter contre de l’argent ! » Criais-je sur mon père. « Pourtant elle a prit le chèque. » Je quittais la pièce en furie, je n’arrivais pas à le croire. Et pourtant, j’en ai eu la preuve, le jour où elle m’a quitté pour partir dans je ne sais quel pays. Je la pensais différente des autres filles… mais je me suis trompé. Elle m’a brisé le cœur, et depuis ce jour, je n’ai jamais aimé une autre fille. Je n’ai jamais pu refaire confiance à quelqu’un au point de lui montrer ma vraie personnalité. Depuis cette séparation, je me suis enfermé dans une spirale dont je ne suis jamais sorti. Je me suis donné à fond dans le tennis, et j’étais redevenu ce garçon qui collectionnait les filles.

Londres (Tournoi de Wimbledon) – 2010
J’avais 22 ans, et pour la première fois depuis ma carrière de tennisman, j’accédais enfin à un grand tournoi de tennis. Certes, je n’ai pas gagné, mais je me suis assez bien placé pour que cela m’ouvre des portes. D’ailleurs, c’est lors de ce tournoi que je vais retrouver une ancienne amie : Maria Sharapova. Les paparazzis vont nous prendre à partit, et nous feront la une des journaux people. Nous n’avons jamais été autre chose que des amis, mais mon père a trouvé l’idée parfaite pour me faire connaitre encore plus. D’après lui, cela donnerait un coup de pouce à ma carrière. Certes, j’étais devenu très connu – mais pas pour mes talents de tennisman.

Londres – 2015
Cela faisait déjà cinq ans que je vivais à Londres. J’avais un grand appartement pour moi tout seul, et j’y faisais ce que je voulais. Je sortais pas mal, et rentrais avec des filles différentes chaque soir – je ne me suis jamais remis de ma rupture avec Annabelle – pourtant cela remontait à dix ans. Je passais mon temps entre les boites de nuit et les terrains de tennis. Mon niveau était devenu très bon, même si mes excès se faisaient ressentir. J’ai remporté par mal de titre, mais ce n’était jamais assez pour moi. A trop forcé, je me suis blessé au genou droit, les ligaments. J’étais forcé au repos, mais je n’étais pas du genre à rester chez moi. C’est lors de soirée mondaine, que j’ai fais le rencontre de Tatiana, une mannequin russe. Lorsque mon père a vu les photos dans un journal people, il m’a tout de suite venté les mérites de cette femme. Au départ, je ne me suis pas méfier… mais j’ai rapidement compris où il voulait en venir. Quelques mois plus tard, l’annonce de mes fiançailles avec Tatiana faisait la une des tabloïdes. J’avais accepté les dictâtes de mon père sans broncher, de toute façon, je n’avais goût à rien… et aucune autre femme n’avait réussi à me faire sortir de ma cage.

Australie – début 2016
J’étais enfin rétabli, et la seule chose qui comptait pour moi, c’était de reprendre le tennis. Je me fichais pas mal de ce foutu mariage, et je ne m’étais pas arrêté de draguer pour autant. L’open d’Australie était une chance de retrouver ma place au sein des meilleurs, il fallait que je m’entraine. Après plusieurs mois de préparation intense, j’étais comme un gamin – un jour de noël – lors du premier tour. Et là, ce fut un désastre. Je me battais depuis plus d’une heure, et un faux mouvement à ruiner toutes mes chances. Je venais de me briser le genou, toujours le même… il me faudrait des mois de ré-éducation pour pouvoir remarcher correctement… et je doute pouvoir rejouer au niveau pro un jour… ma vie était ruiné. Le tennis était la seule chose qu’il me restait.