She can ask for the truth, but she'll never believe Lydia, petite fille à l'enfance parfaite. L'équivalent d'une petite princesse. Son adoption n'y change rien, elle était si jeune qu'elle ne s'en souvient pas. Sa différence ne l'a jamais vraiment gênée, l'Australie est une parcelle de terre aux mille couleurs. Petite, elle passait ses après-midi à courir derrière Alexander. Son innocence lui permettait de ne pas se rendre compte qu'elle l'agaçait. Elle l'aimait bien, sa réflexion s'arrêtait là, son envie de jouer avec lui ne s'éteignait pas. Elle eut gain de cause, à chaque fois. Elle passait ses week-ends avec lui, lui et Alaric quand il les rejoignait. Les années ont passé, laissant Lydia s'épanouir à sa convenance. Spontanée, son rire résonnait partout. Elle ne se posait pas de question, son charisme faisant le travail pour elle. Elle sourit, tout fonctionne, sans même de cause à effet. C'est peut-être simplement l'effet qu'on les gens heureux sur les autres, ils attirent n'est-ce pas ?
She can lead you to loveOn ne mesure pas vraiment ce que l'on possède, ça peut ne prendre de la valeur que lorsque cela disparait. Les années d'école s'enchaînaient, comme les amis. Lydia aimait sa popularité, tendrement, aimant pouvoir être cette jeune fille aux bonnes notes, celle qui était toujours au courant de tout. Étrangement, elle conservait cette liberté, restant fidèle à ses amis, Alexander et Alaric quand bien même ils ne trainaient pas avec les mêmes bandes d'amis. Ce n'était pas grave tant que leurs week-ends restaient les mêmes. Rire, boire, se taquiner. Apprendre le Taekwondo aussi, même si Alaric la taquinait toujours, car elle restait moins douée que lui. Elle ne prenait jamais mal ses remarques, lui tirant la langue. Elle n'avait pas besoin d'être plus forte que lui après tout. Il avait toujours une phrase idiote à dire à chaque fois qu'elle changeait de copain. Que ce soit parce que ça n'allait jamais bien loin (encore un pauvre gars qui n'aurait le droit qu'à quelques baisers) ou parce qu'il se la jouait trop avec sa bande de musique, il innovait toujours. Elle ne s'attendait pas à être si triste quand il a quitté Melbourne. Alexander était toujours là, mais il manquait un pied à leur trio.
I was so wrong to let you in my life Mauvaise rencontre. Une de celle qui semble bonne au début. Lydia avait vingt ans à l'époque. Toujours fourrée avec Alexander, on ne change pas une équipe qui gagne. C'est en commençant le surf qu'elle fit la connaissance de Roman. Beau gosse, charismatique, il ne tard pas à l'aborder, usant de ses sourires charmeurs. Comme un prince, il semblait parfait. Attentionné, romantique et attentif. Lydia le fit patienter. Toutes les filles devaient tomber à ses pieds, pas question de les imiter. Six mois durant, elle hésita à se laisser charmer avant de lui accorder ce premier rendez-vous.
Des premiers mois idylliques. Le calme avant une tempête, si destructrice qu'elle n'aurait pu l'imaginer. Cela commença par des petites crises de jalousie. Pourquoi avait-elle souri à ce gars sur la place ? Avait-elle besoin de mettre une jupe aussi courte ? Des petites phrases pour la faire culpabiliser et douter. Il n'aimait pas ce parfum, ce maquillage ou l'heure à laquelle elle rentrait de ses cours de recherches. Elle tenait à ce couple. Pour leur bien, elle essayait de changer, de prendre en compte son avis, de l'écouter. C'était les premiers pas dans le début d'un long calvaire.
There are no words to describe the depthPourquoi rester ? Car Roman n'était pas que reproches, non. Le reste du temps, il restait souriant, délicat , intentionné. Et c'était ce qu'il était. Un beau spectacle, un être à double face. Incapable d'aimer, il se nourrissait de cette satisfaction que l'angoisse de Lydia lui apportait. C'était sa lumière qui l'avait attiré, cette assurance si innocente. Elle avait ce qu'il appelait perfection et elle était ce qu'il voulait détruire. Parfait marionnettiste, il jouait avec sa proie, la forçant au fils de mois à ne plus voir ses amis, il ne les aimait pas. Pas plus qu'il n'aimait les tenues qui pouvaient la mettre en valeur. Elle n'avait plus besoin de séduire, elle l'avait lui, non ?
Les mois passaient, l'assurance de Lydia diminuait, rongée jour après jour. Elle l'aimait et vouloir réussir, obtenir grâce à ses yeux. Hormis Alexander, elle s'était laissée plonger dans l'isolement. Elle ne trouvait de réconfort nulle part, pas même dans les bras de son petit ami. Soufflant le chaud en présence d'autres gens, il devenait froid dès qu'il était se retrouvait seul avec elle, lui refusant toute intimité. Pas maintenant, après le mariage, je n'aime pas cette robe, arrête... Aucune excuse n'était bonne, toute de plus en plus douloureuse. Il voyait d'autres femmes, elle le savait. Elle le savait déjà quand il lui demander de l'épouser, de lui jurer l'éternité. À leur mariage, ils pourraient enfin consumer leur amour et poussée par l'envie de répondre à son attente, elle accepta. Un pervers narcissique comme fiancé, quel pire choix ? Rien ne s'arrangea. La lumière de Lydia semblait enterrée, loin, plus bas que terre. Elle ne se sentait plus séduisante, craignait chaque mot qui pourrait mener à une dispute, à des reproches. Cuisiner était devenu un calvaire, les plats ne satisfaisant jamais monsieur puisqu'il ne comptait pas être satisfait et se réjouissait de se détresse quand les plats volaient par terre ou dans la poubelle... La jeune femme dépérissait sans réaliser l'ampleur de la manipulation, espérant toujours pouvoir corriger les choses, persuadée d'être la cause de leurs problèmes.
Forbidden to remember, terrified to forgetTout doit s'arrêter un jour ou l'autre. Cela aurait pris fin, vieillesse, dépression, qui sait. Leur relation toxique s'arrêta le soir où Lydia rentra pour trouver Roman occupé avec une demoiselle sur le canapé. Un affront de trop qu'elle ne pouvait tolérer. Jamais elle n'avait crié ainsi et voir l'autre femme mise à la porte ne calma rien. Son fiancé ne l'entendait pas de cette oreille. Se faire rejeter la faute quand il pouvait blâmer Lydia, voyons ! Et la rabaisser un peu plus bas. Elle n'était rien, rien que sa fiancée qui lui appartenait. Non il ne l'avait jamais aimer et la voir s'effacer jour à après jour était la meilleure des récompenses. Elle ne reconnaissait plus rien de son fiancé. La lueur dans ses yeux, froide et meurtrière, ne lui laissa aucun doute sur la dangerosité de la situation. Elle recula prudemment en disant que c'était fini entre eux. Espoir vainc, elle le comprit quand il lui rappela sa promesse de l'épouser. Elle l'avait choisi, lui, lui avait promis le reste de sa vie, elle était à lui jusqu'à sa mort. Dans une bouffée douloureuse, Lydia, se rappela que la mère de Roman s'était suicidée. Par instinct, la jeune femme grimpa les escaliers et s'enferma dans leur salle de bain, seule salle qui fermait à clé. Son fiancé tambourinait sur la porte tandis qu'elle saisissait son portable pour appeler Alexander. Une éternité plus tard, elle entendit la voix de son meilleur ami, un échange violant entre les deux hommes avant qu'un poids lourd ne dévale les escaliers. Dans un état second, elle ouvrit la porte pour découvrir Al' en haut des escaliers, Roman gisant inconscient en bas des marches...
she takes care of herselfRoman ne se souvenait de rien. Elle ne pouvait pas oublier. Il était sorti de sa vie, mais il l'avait avant tout chamboulé. Elle revendit leur maison, pour prendre un appart seule. Elle redécouvrait la vie sans lui. Depuis cinq mois, elle prend doucement vie. Elle reprend plaisir à sourire, se maquiller. Le monde de la séduction s'offre à elle à nouveau, c'est étrange, doux et intimidant. Mais faire confiance réellement ne sera pas facile. Même parler de cela avec Alexander est impossible, la honte la ronge. La voie de la colocation soigne ses plaies. Elle peut s'y dissimuler et prétendre que rien de mal n'est jamais arrivé. Roman est bannie de sa vie et tant que sa mémoire le fuit, elle sera en sécurité.