So many ways it can go ♦ Nathaniel Hale

Quand on parle "maison", Nath ne songe pas à Melbourne. Cela fait six ans qu'il habite cette ville  pourtant, la maison pour lui c'est quelque chose de bien plus fort que l'endroit où il peut dormir. Même s'il rit, mange et profite de sa vie de jeune adulte, sa maison, c'est bien plus lointain que cela. C'est le foyer dans lequel il a grandi, auprès de deux parents fantastiques. Un père écrivain, une mère psychologue, il a été servit enfant pour ce qui était du sens moral et des discutions importantes. La maison, c'est plus fort qu'un lieu, c'est des souvenirs, des liens encrés à jamais. Des odeurs, des couleurs peintes par le soleil au petit matin. Cette image qu'il garde de sa famille, si douce et si parfaite, a pu être conservée, joliment écrite à jamais dans son esprit. En effet, c'est doux bonheur éphémère qui marque parfois le plus et deviennent indélébiles. Le reste de son histoire, il l'a écrite sans celui qui connaissait tant de mots. Un beau matin, le cœur de son père s'est juste arrêté de battre. Ceux de Nathaniel et de sa mère ont aussi vécu une petite mort ce jour-là. Ils sont restés soudés et se sont soutenus dans cette douleur. Nathaniel avait douze ans alors.  

Timide au collège et lycée, cela n'a jamais vraiment changé. Le jeune homme grandissant à apprit à sourit et bouger de façon à sembler plus assurer, mais la vérité n'est jamais bien loin. Il déteste blesser qui que ce soit, pas plus qui n'ai à l'aise avec le fait de taper du poing sur la table pour lui même. Pour ce qui est des autres, c'est une chose différente... Mais nous y reviendrons plus tard sur cette capacité à s'imposer.

Une seule histoire d'amour a marqué son adolescence. Il aurait pu en être différemment, mais les goûts de ses parents et son éducation l'avaient guidé vers cette envie de prendre son temps. Un peu réservé, il était loin de cette course à la minette, à la collection de conquêtes. Non, il en pinçait pour une fille, une seule, une jolie brune. Pas à pas, il s'en approcha. Peu doué, il fut tenu en échec durant plusieurs mois, voyant d'autres garçons s'en approcher, plus rapidement, plus doué en séduction. Lui était là, l'écoutait, lui parlait, la raccompagnait, mais quand il en venait à devoir se rapprocher ou se déclarait, il se retrouvait bien embêté. C'est l'alcool qui aida à une soirée. Elle revient vers lui, alcoolisée, pour l'embrasser. Le meilleur instant de sa vie. Du moins à ce moment-là, cela l'était. Il sortit avec elle un an et demi. Jusqu'à ce que sa meilleure amie ne vienne le prendre par la main et lui murmurer, avec la plus grande empathie, que cette fille ne lui faisait pas honneur quand il n'était pas là. Si auprès de lui, elle dormait contre lui et l'embrassait à longueur de temps, à l'extérieur elle se ventait de l'avoir à ses pieds, prêt à tout, jouant à parier sur la valeur du cadeau qu'elle pourrait obtenir de lui ou racontant à qui voulait l'entendre leurs occupations nocturnes sous les draps. Ce n'était pas la personne qu'il pensait aimer ni ainsi qu'il ne voyait leur relation. Il a pleura contre sa meilleure amie ce soir-là. Et le lendemain il a souri à nouveau, comme un grand, comprenant l'importance de ses choix. Il lui fallut longtemps avant d'ouvrir son cœur à nouveau. Pour autant, à aucun moment il ne tomba dans un jeu de séduction basée sur le mensonge. C'était toujours en s'excusant, bien embêté qu'il commençait certaines conversations en expliquant qu'il n'était pas intéressé par quelque chose de sérieux. À croire que son embarra à ce sujet plaît à certaines. Quelques-unes restèrent même quelques semaines ou quelques mois.

C'est auprès de ses amis qu'une partie de lui est née. Celle qui sait insister et écouter, planifier et insister à nouveau. Peu à peu, il est devenu celui qui aidait dans les études pour les révisions, pour le sport ou encore pour aider à suivre un emploi du temps chargé. Après quelques années de fac, un ami lui demanda de l'aider dans un projet. Pas pour le projet en lui-même, mais pour garder en tête son objectif. Pour l'y aider, Nath' le suivit jusque Melbourne. Après quelques mois de travail, il fut présenté aux collaborateurs comme le coach personnel de son ami. Ce n'était pas faux. Mais il apprit aussi les limites de sa capacité à persuader les gens, le danger de pouvoir faire pression sur quelqu'un. Son ami parvient à ses fins grâce à son aide, ne le laissant jamais se décourager. Mais leur méthode de travail alla trop loin. Leur entreprise s'imposa indéniablement, mais avec un prix qu'ils n'auraient jamais mesuré. Le dirigeant de l'entreprise rivale, que Nath l'avait poussé à expédier à tous les prix, fit une tentative de suicide en apprenant qu'il avait tout perdu. Une tentative, un échec et une vie condamnée à être passée sur un lit d'hôpital. Nath' n'a plus revu cet ami. Ils se sont fâchés ce soir-là, rejetant chacun la faute sur l'autre avant de réaliser que leur méthode ne pouvait être connue de personne. Leurs chemins se sont séparés là, avec un poids bien lourd sur la poitrine.

Nathaniel vit depuis à Melbourne. Sa meilleure amie a aménagé là également et le jeune homme profite des vacances ou quelques week-ends pour rendre visite à sa mère quand il a le temps. Un jour, il saura créer un foyer comme elle à su le faire, rempli de douceur et de sagesse. Nathaniel a acquis une sacrée réputation en tant que coach personnel qui a permis à un des plus grands hommes d'affaires de construire son entreprise. Les affaires marchent bien. Mais jamais il n'oublie cette erreur qu'il a un jour commise, celle de ne pas écouter les craintes de son client. Et jamais plus il n'oubliera combien l'équilibre est important.