Don't you pretend you didn't knowIl était tout noir avec un museau blanc. Cette petite boule de poils, Maura s'évertuait à lui trouver un nom. Pas un nom ridicule, un nom classe. Il fallait bien ça pour ce petit protéger qui trônait sur son lit. Oh qu'elle allait l'aimer ce petit chat. Jensen frappa à la porte avec le code qu'elle lui avait transmis un peu plus tôt et poussa la porte, entrant triomphant avec des croquettes pour chatons. Maura remercia son grand frère et comice d'un grand sourire, ses yeux brillants d'affection pour son chat.
« Non. Ce n'est pas la peine de discuter Maura, il n'y aura pas d'animal dans cette maison. Ni maintenant, ni jamais. » Ses pleurs, ses cris n'y firent rien. Pas plus que ses supplications, ses promesses de faire ses devoirs à l'avance ou les menaces de fuguer. La décision de son père avait été prise et sans la moindre compassion pour la requête de sa fille, il amena le chaton loin de la maison. Jensen essaya de consoler la jeune Maura à peine âgée de sept ans toute la soirée. Rien n'y fit, elle finit par s'endormir d'épuisement. À son réveil, la brunette n'adressa pas un regard à son père. Elle n'avait pas besoin de chat ni de chien. C'était des choses inutiles. De toute façon, elle n'aimait même pas les chats.
Should I stand around and wait ?Abigaïl Ackles. C'était cela. Son nouveau prénom, sa nouvelle identité. Elle n'était pas sûre de réellement l'aimer. Abi... Oui, pourquoi pas. Maura rangea sa nouvelle d'identité dans son sac à main. Son frère avait mit la sienne dans sa poche. Et dire qu'il était le plus soigneux d'eux deux, on ne l'aurait jamais juré. Ce n'est qu'en recevant le bout de papier qui légalisait son émancipation que la gorge de Maur se noua réellement. C'était la clé de sa sortie. Mais cela signifiait abandonner cette mère qu'elle aimait tant... qui l'aimait au point de lui accorder ce dernier signe de liberté. Elle n'avait que 17 ans. Jamais elle n'aurait cru rompre avec sa famille si tôt, pas ainsi. Elle ne pouvait plus tenir. Jensen n'en pouvait plus non plus. Ce n'était pas une situation possible.
Au cœur de la belle Philly, qui aurait cru que le pasteur Simses avait l'alcool facile ? Que l'éducation qu'il donnait à ses enfants était bien éloignée de ses sermons appelant à la douceur, l'amour et la tolérance ? Maura n'était pas facile. Jensen non plus, quoi que plus discret ou rusé dans ses évasions et entorses aux règles paternelles. Le paradis était bien loin dès que les vapeurs d'alcool enveloppaient la pièce. Les mots, les cris, toujours plus forts. Jusqu'à la rupture de l'avant-bras de Maura. Et la réaction, presque sauvage de Jensen, d'un bond entre elle et leur père, mais la douleur la faisait perdre conscience.
Essayez d'expliquer à la police que le pasteur le plus réputé de la ville est responsable de cette fracture... Ils rirent au nez de Maura. Jensen eut le droit à trois mois de prison pour l'agression portée au pasteur. La jeune fille n'avait pas besoin de demander pour savoir que l'influence de son père avait joué dans le jugement, jamais Jens' n’aurait dû recevoir une telle peine.
À sa sortie, les deux avaient fait leur demande à leur mère. Qu'ils partent. Mais Maman ne pouvait l'abandonner alors ce fut juste eux. Un papier d'émancipation signée obtenue par leur mère auprès d'un juge de sa connaissance. Des passeports et des identités toutes neuves, quelques dollars, tout ce qu'elle pouvait. Jensen et Maura tournaient le dos à ce père violent, laissant derrière eux leur mère.
Moment of clarityPlus loin. Plus loin que la Pennsylvanie, ils ont fait leur chemin en bus, laissant leurs envies guider leur pas, évitant de suivre une logique en particulier. Quelques boulots de serveuses et mécano leur rapportèrent un peu d'argent. Ça ne marchait pas si mal jusqu'à ce qu'ils essayent de s'inscrire en cours. Pas de bulletin scolaire à leur nom et laisser de leur véritable identité ne fonctionna pas plus. La convocation dans le bureau du proviseur ne tarda pas. Ce n'était pas grave. Ils partiraient plus loin. Leur père pouvait avoir des contacts en dehors de l'état, cela n'irait pas à une distance éternelle. Jensen se trouva un boulot sur un bateau et Maura négocia sa place contre une participation aux cuisines. Expérience qu'elle ne compte pas refaire, cuisiner pour les autres, c'est vraiment trop frustrant, elle aime manger bordel !
Les deux comparses amarrèrent en Australie. Terre qu'ils n'ont pas quittée depuis. Maura à un peu de mal avec ses deux identités. Sa voix est toujours un peu fuyante quand elle répond Abi' comme prénom. Sans ses bulletins scolaires à son nom, Maura n'est pas parvenue à se trouver une formation. Oh oui bien sûr elle a essayé de les falsifier, mais cela tourne vite court quand l'école contact l'école précédente, Abigaïl Ackles n'ayant jamais étudié nul par ni aucun diplôme n’en poche. Quant à Maura Simses... même sortie des États-Unis, Maura se méfie des amis que son père peut avoir. Après huit ans, c’est peut-être de l'histoire ancienne ? Et elle n'a pas assez d'argent pour essayer de payer un système plus complet pour son diplôme.
Elle s'y est faite. Jensen aussi. Ils peuvent enfin vivre séparément, bien que tous deux installés à Melbourne et bien qu'ils soient incapables de faire une semaine sans se voir. Copain comme cochon, c'est indéniable ! Après avoir enchainé des jobs de serveuse, vendeuse dans des boutiques provisoires et autres, elle s'est trouvé un job stable depuis plusieurs mois. Masseuse. Planqué derrière un bureau d'avocat en plein quartier des affaires, les pourboires peuvent être intéressants. En cas de besoin, elle peut même s'arranger pour faciliter un peu ses fins de mois. Un dimanche sur deux, la brunette travaille dans une station-service. En tout petit caractère, elle précisera en bikini. Quoi, ça rapport bien ! Elle ne fera pas ça toute sa vie, non. Elle finira bien par trouver l'occasion parfaite de la redresser. Un de ses idiots riche qu'elle masse peut-être ? En attendant, elle profite de son temps libre à cent pour cent, essayant de chercher l'aventure n'importe où !