New World ~ Matthieu [Terminé]

« Parfois, dans la vie il faut savoir aller de l'avant, vivre normalement et surtout ne pas se prendre la tête pour des détails sans importance. Rester soi-même et vivre chaque moment sans avoir peur du lendemain. »

Enfance
Il faut le savoir je n'ai jamais eu la vie facile mais franchement je pense que jamais je ne remercierais assez ma mère pour tout ce qu'elle a fait pour moi lorsque j'avais le moindre problème, quand je me sentais mal, quand j'étais malheureux.... Quand j'avais besoin de soutient ou d'amour. Bon, quand je n'étais encore qu'un enfant ça ne comptait pas vraiment mais croyez moi j'ai une mère du tonnerre, une super maman et ça c'est important de le dire. Ma mère, Angelina Patricia Donovan est une lyonnaise pure souche, elle a rencontre mon père, Jérôme Sylvain Donovan quand elle elle avait tout juste dix-sept ans. Papa est à la base un anglais, un londonien pour être précis, donc une fois que je suis né j'ai grandi avec la culture française mais aussi avec la culture anglaise. J'adorais apprendre, j'étais un gamin heureux, mignon et surtout adorable avec mes proches, je ne me plaignais jamais. Il faut savoir que mon père était un grand PDG d'une entreprise qui vend des appareils téléphoniques, du coup on ne manquait de rien, ma mère, quant à elle et bien c'est une écrivaine fortement appréciée en France. Donc oui à la maison tout allait bien, j'avais mes parents pour moi tout seul et ça me rendait plus que ravi. Oui, décidément je n'avais aucun problème, sauf que voilà, alors que j'avais tout juste cinq ans l'entreprise de mon père a fait faillite, ce qu'il s'est passé exactement je n'en sais rien j'étais trop petit pour le comprendre et même si j'avais posé la question bien après je n'aurais pas eu la réponse. Quoi qu'il en soit mon père a commencé à boire de l'alcool très vite après avoir perdu son entreprise... Il devenait fou, parfois il m'agressait, me faisait subir des horreurs, me disait carrément des horreurs. Je vivais mal en fait, j'étais malheureux parce que d'un sens j'avais besoin de l'appui de mon père et la seule chose que je récoltais c'était de la haine de sa part. Il estimait que j'étais la cause de tous ses problèmes et moi je ne comprenais pas, je n'avais que cinq ans, comment peut on reprocher a un si jeune enfant d'être la cause de nos problèmes ? Je ne sais pas. Cette question, je l'avoue, je me la suis posée bien des fois et je n'ai jamais eu de réponses. Quoi qu'il en soit, ma mère a toujours essayé de me défendre, de faire comprendre à mon père qu'il devait s'arrêter sinon elle me prendrait avec elle et donc on s'en irait. Parfois, il allait s'arrêter de boire, il allait se rappeler qu'il avait une vie de rêve auprès de l'amour de sa vie et de son enfant et donc il allait redevenir comme avant si je puis dire.. Sauf que voilà ça ne dura jamais très longtemps et quelques temps après il recommençait à me tabasser... Le temps passe, les souvenirs restent, je suis un enfant battu et je suis malheureux et c'est d'ailleurs à ce moment-là que je rencontre sans doute la personne la plus fascinante et agréable qui m'a été présentée au cours de ma vie : Noah... Un petit brun tout jeune mais pourtant adorable, déjà quand on s'est connu on était inséparable, on était constamment ensemble et ça rendait heureux nos parents qui s'appréciaient déjà énormément. Oui, Noah est devenu en l'espace de quelques temps mon meilleur ami et la seule personne avec qui je voulais jouer ou tout simplement passer du temps. Puis finalement avec le temps on est devenu réellement inséparables, personne ne pouvait s'interposer dans nos activités, on était à deux, juste à deux et ça nous convenait parfaitement. Bien sûr, lui comme moi avions d'autres copains mais clairement on était essentiellement nous deux ça n'a jamais changé ça par contre et c'est ça qui est beau, je trouve... Donc oui, vous l'aurez compris Noah a chamboulé ma vie, quand il est rentré dans ma vie il m'a fait oublier sans même le savoir les problèmes que je pouvais éventuellement vivre à la maison. En fait, sans même sans qu'il le sache il était devenu une personne de qualité, une personne que j'aimais et pourtant je n'étais qu'un gosse...

Adolescence
En toute honnêteté, quand je vins à repenser à mon adolescence je me sens mal et je comprends comment et surtout pourquoi mon père pouvait avoir tant de haine vis à vis de ma personne. Oh, il faut dire ce qui est j'étais un gamin insupportable, je n'écoutais mes professeurs au collège, parfois même je les envoyé bouler quand j'étais de mauvais poil. Oui, j'avais mon petit caractère et puis j'avais besoin de me rebeller, de penser à autre chose... Parce que oui, malgré les années qui sont passées mon père ne s'est pas pour autant arrêter de me battre, oh il a continué, sans soucis, ça ne le dérangeait absolument pas de tabasser comme il le faisait le petit garçon que j'étais. Parfois, j'essayais de me défendre, de lui dire de se calmer, de se regarder dans une glace histoire qu'il se calme, mais jamais il ne le faisait, à la limite quand je lui disais de faire ça il me tapait encore plus fort et donc j'avais encore plus de problèmes. Oh, rassurez vous il n'est jamais aller trop loin, genre, au point de m'envoyer à l'hôpital ou quelque chose du genre mais plus d'une fois j'ai été obligé de soigner mon nez ou ma bouche qui saignait. Oui, vous l'avez compris à cette période de ma vie j'avais besoin de penser à tout autre chose, de me concentrer sur moi-même, d'oublier mes problèmes à la maison comme je le faisais depuis tout petit. Clairement, ce n'était pas facile, je n'avais qu'à me regarder dans une glace pour me rappeler que j'étais une gosse battu par son père et que je ne pouvais rien faire de plus qu'attendre et espérer qu'il se calme un jour. L'alcool, c'est probablement ce qu'il y a de pire sur cette Terre, oh parfois j'essayais de lui faire comprendre qu'il allait trop loin, que j'étais son fils avant toute chose et que je ne méritais pas ça... Mais non, jamais je n'ai réussi à le calmer, pas même ma mère. Autant, ma mère il l'aimait comme un fou, autant, je ne suis pas sûr qu'il ne l'a jamais touchée, cette vision m'énerve d'ailleurs donc j'évite d'y penser. Enfin, mon adolescence c'est aussi le moment où je me suis de plus en plus rapproché de Noah, il me comprenait, il se doutait que j'avais des soucis à la maison et qu'à cause de tout ceci je me rebellais un petit peu... En tout cas, il ne me jugeait pas, il ne me regardait pas de haut comme beaucoup le faisaient. Puis, un jour alors qu'on avait seulement seize ans lui et moi on a décidé de sauter le pas ensemble... Je m'en rappelle comme si c'était hier, on était chez lui, posés dans sa chambre et tout d'un coup on s'est embrassés ça s'est fait naturellement, ça artifice, c'est un automatisme... On était tellement proches l'un de l'autre qu'on en était arrivés à perdre notre virginité ensemble, pour nous c'était normal, tout sauf honteux ou encore gênant. En fait, avec Noah nous partagions tout et ça rendait notre amitié encore plus forte, encore plus belle... Rapidement j'ai voulu en discuter avec ma mère, espérant que je pourrais avoir des conseils, un avis personnel de sa part. Quand je lui ai donc avoué mon amour pour les hommes et surtout pour ce moment d'intimité avec Noah elle m'a regarder bizarrement et m'a simplement dit « Mon chéri, je ne te juge en rien, ça ne me viendrait pas à l'esprit mais surtout n'en parle jamais à ton père il ne sera pas content, pas content du tout... » Donc oui, vous l'aurez compris c'était la façon à ma mère de me faire clairement comprendre que j'avais non seulement un père violent mais plus encore un père homophobe. Quelle grande nouvelle, quelle haine je pouvais porter à cet homme et plus encore après toutes les années de massacre mental qu'il me faisait vivre. Oh ça oui, je haïssais mon père pour ce qu'il me faisait subir à moi mais également à ma mère qui se sentait faible face à lui. Puis finalement, du jour au lendemain a force de traîner avec Noah j'ai fini par ressentir plus que de l'amitié pour lui, depuis tout petit nous étions constamment ensemble, j'ai été présent lorsque ses parents ont divorcés et que ça l'a rendu plus que triste, j'ai été là à chaque fois qu'il avait un soucis quelconque et bien sûr c'était plus que réciproque... Comment pouvais-je ressentir de tels sentiments à son égard ? C'était impossible de ressentir de l'amour envers mon meilleur ami, envers mon frère.. Et pourtant c'était le cas. A force de coucher avec lui, de le toucher, de lui donner des surnoms bizarres j'ai finis par m'attacher à lui jusqu'à en être réellement accroc. Lui, de son côté je ne suis pas convaincu qu'il s'en est rendu compte, qu'il a comprit ce que je ressentais et c'est très bien comme ça, je ne veux pas qu'il comprenne, ça briserait sans doute notre relation.. Enfin, autant dire que j'étais plus que paniqué à l'idée que mon secret soit découvert au grand jour et plus le temps passait plus ça empirait... Faut dire que durant mon adolescence j'ai enchaîné les conneries, j'ai commencé à fumer j'avais douze, treize ans, j'ai commencé à boire a peu près aussi tôt... Bref, j'ai sombré petit à petit sans que personne ne s'en rende compte. Sauf lui, sauf Noah qui a toujours été présent et qui ne m'a jamais jeté quand je lui ai appris la triste vérité au sujet de ma vie et surtout, au sujet de mon père et de ce qu'il me faisait subir. Oh, Noah est une bonne personne et donc, selon moi il mérite d'être avec quelqu'un de respectable, pas un mec comme moi qui n'arrive pas à se faire entendre et encore moins un mec qui a autant sombré. C'est ça que je me disais en tout cas...

Âge Adulte
Le début des emmerdes comme on dit, le début de la fin, le début d'une nouvelle vie surtout... Moi, en tout cas c'est ainsi que je voyais les choses, je n'estimais pas ce moment comme un moment difficile ou encore flippant. Pour moi c'était juste le moment où je devais prendre ma vie en main et donc aller de l'avant, cesser de compter sur mes parents.... Sauf que voilà j'eus une très vilaine surprise, un jour Noah vient vers moi à la maison et m'apprend comme si de rien était qu'il doit déménager avec son père, qu'ils doivent partir pour Melbourne. J'étais bouleversé, au bord du gouffre, je me sentais mal, j'avais envie de pleurer, pourtant devant lui je souriais, j'acquiesçais à ses mots et le serrais dans mes bras comme pour lui montrer que je comprenais parfaitement et que je ne le lâcherais pas. Puis, il est partit sans se retourner et surtout sans comprendre ce que je lui cache tant bien que mal depuis x temps. Oh, sur le coup je l'ai terriblement mal pris, je lui avais dis que l'on continuerait à se parler sur Skype ou encore par texto mais franchement plus je recevais ses messages plus je me disais que ce n'était pas une bonne idée de continuer à parler. Il était loin maintenant, très loin et moi ça me faisait beaucoup trop de mal... Je souffrais de son absence et sentir les poings de mon père sur mon visage ça n'aidait pas. Donc, un jour je me suis tourné vers ma mère et je l'ai fixée pendant de longues minutes. « Noah me manque Maman... Je n'en peux plus de vivre sans lui, d'être loin de lui et de ne pouvoir être avec lui... En plus, j'agis comme un con, il me harcèle littéralement de textos et je ne lui réponds pas. J'ai trop peur, j'ai une boule au ventre Maman. Laisse moi partir, s'il te plaît. » C'était mes très exactes paroles et je me rappelle qu'elle m'a fixé pendant de longues minutes, très longues minutes en se demandant clairement ce qu'elle devait faire sans doute. Oh, je la comprenais sans soucis mais j'avais désormais dix-huit ans et rien ni personne ne m'empêcherait de partir, même pas elle... Elle qui est la femme de ma vie, celle qui m'a donné la vie, je la respecte, je l'aime mais j'ai besoin de prendre mon envol et de ne plus voir cet homme qui est censé être mon paternel. J'avais besoin de m'éloigner de Lyon, de la France et de recoller les morceaux cassés avec Noah, j'avais besoin de tout ceci. J'avais besoin de lui. Oui, clairement pendant que Maman restait muette à me fixer intensément comme elle le faisait en ce moment je pensais à tout ceci et surtout à Lui, à Noah, à mon meilleur ami, à mon amour... Puis, elle a finit par acquiescer et me fixer intensément puis elle a sourit bien que dans le fond je le sais elle va sûrement envie de pleurer toutes les larmes de son corps. « Très bien mon chéri, je comprends ta décision et puis ça te donnera probablement l'occasion de commencer tes études dans le dessin toi qui aime tellement ça tu vas enfin pouvoir te lancer. » Et Maman avait entièrement raison, suite à ça je l'ai serrée dans mes bras en lui murmurant combien je l'aimais fort et combien j'aimerais qu'elle parte avec même si je savais que c'était impossible... Pourtant, ça me déchirait le coeur de quitter Maman après tout ce qu'elle avait fait pour moi au cours de dix-huit ans de ma vie, c'est beaucoup en date.. Mais d'un côté je me réconfortais en me disant que je ne la quittais pas pour n'importe qui, je la quittais pour Noah et c'est probablement la personne la plus importante dans ma vie après elle donc c'est pour dire... Bien sûr, quand mon père eut apprit que je quittais Lyon il m'en a mit plein sur la gueule une dernière fois avant que je fasse définitivement mes valises et quitte la France pour Melbourne...

Présentement
Je vis désormais en Australie, à Melbourne pour être précis depuis désormais quatre semaines, j'ai ma propre villa dans un chouette quartier que ma mère a accepté de m'aider à payer du coup je suis d'ors et déjà propriétaire d'une villa... J'ai aussi pris un petit animal de compagnie histoire de ne pas me retrouver tout seul, j'avoue ne pas avoir été emballé à l'idée de prendre un colocataire et puis j'aime bien ma solitude aussi... Donc, d'une certaine façon tout est bon pour moi, je suis prêt à commencer mes cours et par la même occasion le revoir Lui... Oh, j'espère réussir parce que Melbourne est tout de même une grande ville mais je suis certain qu'avec un peu de courage on finit toujours par réussir..